Conduite à tenir si vous êtes brulée après une séance laser

Il est important de noter que toute séance laser peut conduire à une brûlure, quelque soit le niveau de précautions prises et quelque soit l’expérience de l’opérateur laser. Annoncer qu’un centre n’a jamais eu de brûlure ou sur les soins lasers dépilatoires sont sans risques est mensonger et contraire au code de déontologie médicale qui oblige à informer les patients des effets secondaires et complications. Maintenant, et heureusement, la grande majorité des brûlures sont du premier degré, donc bénignes avec un taux de guérison sans séquelles proche de 100%. Ce n’est pas une raison pour ne pas être vigilant.

La conduite à tenir, si vous êtes brulée est la suivante :

Prévenir au plus vite le centre laser et/ou le médecin qui a pratiqué ou supervisé le traitement. Le plus efficace est d’adresser une photo de la zone suspecte par email pour permettre au professionnel de santé d’apporter sa télé expertise. Le diagnostic de degré de la brûlure doit être posé le plus rapidement possible afin de ne pas perdre de chance dans le début d’un traitement si c’est une rare brûlure du second degré.

Les brûlures du premier degré, l’immense majorité, guérissent spontanément en une semaine mais le traitement rapide permettent de raccourcir le temps de cicatrisation ainsi que d’améliorer le confort. Il y a des taches marron sans cloques qui disparaissent en 1 semaine, laissant une peau neuve et donc plus claire. La blancheur de la nouvelle peau va se corriger en quelques semaines.  Parfois ces brûlures sont liées à un bronzage de sortie d’été, passé inaperçu. Du coup, le contraste peau saine encore bronzée –  peau neuve régénérée peut être important. La peau encore bronzée va s’éclaircir pendant l’automne et l’hiver, alors que la peau neuve blanche va se re-pigmenter.

Les brûlures du second degré sont à prendre en charge immédiatement et à suivre tous les 2 ou 3 jours (au moins pas télé expertise). Elles se présentent comme des « cloques avec liquide» . Les brûlures au du second degré laser sont rares, aussi tous les médecins ne sont pas habitués à les prendre en charge car le protocole de traitement est spécifique. Il faut absolument contacter (téléphone ou email avec photos) le médecin laseriste dans les plus brefs délais pour qu’il prenne en charge la cicatrisation et la surveiller. Ce pas prévenir c’est perdre une chance d’un bon traitement et risquer une cicatrice définitive alors que pris en charge immédiatement on peut supprimer ou limiter ce risque.

En conclusion : les brûlures sont des effets secondaires non rares en épilation laser définitive. La majorité de celles-ci sont bénignes et de type premier degré (équivalente à un coup de soleil) mais il est important de s’assurer rapidement du diagnostic de profondeur de la lésion pour ne pas passer à coté d’un rare second degré et donc ne pas perdre de change d’un traitement adapté plus pointu.

 


Gérer les tatouages en épilation laser médicale

Les lasers alexandrite, utilisés en épilation définitive sont des lumières roses dont la couleur est attirée par la mélanine, mais aussi malheureusement pas les pigments présents dans les tatouages (surtout le noir). Aussi, passer un laser ou une lumière pulsée sur un tatouage risque de provoquer des brûlures sérieuses, souvent du 2nd degré. Ces brûlures peuvent, sans soins, conduire à des ulcérations, des infections secondaires et à des cicatrices si elles ne sont pas rapidement prises en charge. Le dessin du tatouage est souvent détruit dans la zone touchée par l’impact laser. Enfin, ces complications sont souvent douloureuses.

Le praticien laseriste, qui doit être médecin pour que ce soit légal, prend généralement des précautions en contournant le tatouage avec un espace de sécurité (souvent 0.5 a 1 cm) pour que la lumière ne rétrodiffuse par vers le pigment. Il peut aussi utiliser un instrument (abaisse langue, par exemple) pour masque la zone ne devant pas être touchée par le laser. Le masquage par crayon de maquillage blanc est insuffisant et dangereux car il laisse passer la lumière en donnant une fausse sensation de sécurité.

Bien évidemment, si le tatouage est fait sur une zone avec poils, les poils de cette partie ne pourront pas être traités


La médecine esthétique au fil des âges

Les technologies médicales évoluent de plus en plus rapidement et c’est notamment le cas dans le domaine de la dermatologie esthétique. A tout stade de la vie, il est possible, soit de prévenir ou de ralentir l’apparition du vieillissement cutané, soit de corriger les effets du vieillissement lorsqu’ils ont commencé à apparaitre, ou on déjà évolué .

Entre 20 et 30 ans, la plupart des demandes faites par les patientes portent sur l’amélioration du teint (coup d’éclat) pour l’unifier. A ce stage précoce, les peelings laser légers (laser pigmentaire, vasculaire ou laser CO2 fractionné doux) permettent de corriger les petits dommages pigmentaires ou les petites nappes de vaisseaux ou couperose faciales. A ce stage, les traitements lasers à réglage doux permettant de prendre en charge, de corriger les irrégularités et de ralentir l’évolution des rougeurs et tâches débutantes. Les lasers permettent à ce stage un coup d’éclat sur la peau et un teint unifié. Ce sont souvent les lasers de type pigmentaire Alexandrite ou les lasers à colorant pulsé / KTP.

Dans cette même tranche d’âge, de nombreuses patientes cherchent à améliorer la texture de la peau, réduire ou supprimer les pores dilatés, calmer ou tarir la production de sébum en cas de peau grasse. Les lasers de remodelage (laser YAG, laser diode, lampes flash) ont des propriétés médicales intéressantes dans ces indications : stimulation de la synthèse de collagène avec pour effet d’améliorer ou estomper les cicatrices, d’améliorer les ridules légères à modérées. Ces lasers sont aussi capables de cibler les glandes productrices du sébum et d’en abaisser la production : la peau devient moins grasse, moins luisante, l’acné peut être améliorée ou réduite, les pores dilatés s’améliorent sensiblement.

Entre 30 et 35 ans, les lésions consécutives à l’exposition au soleil sont généralement plus évoluées avec apparition d’un teint irrégulier, de couperose plus marquée. Les femmes, à cet âge, commencent à être concernées par une perte de l’élasticité du visage et un début d’affaissement. Les consultations, à cette période de la vie, portent également sur l’éclat du teint, la prise en charge des rougeurs de couperose et, de plus en plus, sur la prise en charge du relâchement du visage pour éviter l’aspect fatigué. C’est la période où il est indiqué de pratiquer un entretien laser régulier afin de préserver le plus possible la jeunesse de la peau et ses capacités.

Entre 40 et 60 ans, la perte d’élasticité constitue la demande la plus importante des patientes. Le photo rajeunissement est, à ce stage, le motif de consultation le plus fréquent : prise en charge des rides et du relâchement cutané. Les lasers YAG, mais aussi des lasers plus puissants type laser ablatif à CO2 sont généralement utilisés, parfois associés ou non à des techniques de comblement à l’aiguille pour restaurer les volumes (arrondis des joues, sillons nasogéniens ) ; Ces associations de techniques permettent de prendre en charge les rides moyennes à profondes, de restaurer une hydratation de la peau et de corriger l’affaissement.

Au delà de 60 ans, s’il n’y a pas eu de soins anti âge, les lésions du vieillissement sont plus marquées et nécessitent souvent une approche laser plus agressive avec des stratégies de traitements combinées : lasers ablatifs appuyés +/- injections de comblement +/- techniques de tenseurs visage -/+ actes chirurgicaux. Les traitements ciblent le photo-vieillissement, les rides moyenne à évoluée, la perte du volume du visage, le relâchement cutané de l’ovale du visage, parfois du coup.

Enfin, à partir de 60 ans, une demande fréquente porte sur les taches du dos des mains. Ces lésions liées aux dégâts provoqués par le soleil, sont assez simples à traiter par laser pigmentaire. Les veines et la sécheresse du dos des mains peuvent aussi être prises en charge en médecine esthétique : laser, peeling laser, injections de comblement, hydratation.

Les traitements porteront sur l’ensemble du visage, le cou, le décolleté et les mains.

La consultation initiale du médecin lasériste consiste à évaluer le degré des lésions et leur nature, en fonction de l’âge, des antécédents spécifiques de la patiente, de ses attentes,  afin de proposer une stratégie cohérente et un programme de prise en charge.

 


Angiome rubis et laser

Les angiomes rubis sont des petits points rouges ou violacés de nature vasculaire apparaissant tout au long de la vie. Ils prédominent sur le tronc et la racine des membres. Ce sont des structures vasculaires dermatologiques bénignes. Leur diamètre est variable de moins d’un mm à 1 cm environ. Ils peuvent grossir. Quand ils sont traumatisés le saignement peut durer longtemps. Les angiomes rubis sont assez faciles à traiter des lasers de plusieurs types : laser yag, laser à colorant pulsé, laser diodes ou lampe flash. Il faut en général une seule séance, rarement plus. Le traitement est peu douloureux et rapide. Il convient de recommencer quelques années plus tard car ces lésions récidivent.


Espacement entre les séances laser

Comment espacer les séances de laser d’épilation ?

Il existe des variantes en fonction des patients, mais en règle général, les premières séances laser sont espacées de:

Pour les aisselles : 8 à 10 semaines entre les séances

Pour le maillot : 8 a 10 semaines entre les séances

Pour les 1/2J et cuisses : 8 à 10 semaines entre les séances

Pour les zones du visage : 4 à 6 semaines entre les séances

Pour le Dos, chez l’homme : 8 a 10 semaines

Rapprocher les séances ne donne pas de meilleurs résultats car il convient de respecter le cycle de repousse des poils. Trop les espacer au début provoque une baisse d’efficacité globale des épilations laser. Au fur et a mesure des séances, l’espacement est de plus en plus important.


Quelles sont les bonnes règles d’entretien des lasers pour une bonne efficacité

Les lasers médicaux pour l’épilation définitive sont des dispositifs de puissance. Ils doivent comporter un marquage CE médical qui atteste de leur efficacité et de leur non dangerosité (à l’inverse d’un CE simple non médical qui atteste simplement de la non dangerosité). Chaque laser doit être régulièrement vérifié (sorte de contrôle technique annuel obligatoire) pour conserver son marquage et pour que les assurances du médecin puissent jouer en cas de problème. Un laser non maintenu, ou sans contrat de maintenance n’est pas utilisable par un médecin (faute déontologique de travailler sans assurance) car il fait courir des risques au patient : soit inefficacité par énergie trop faible, soit dangerosité (brûlure) si calibration défaillante avec trop fortes énergies.

Entre chaque patient, le laser et les lunettes de protection doivent être désinfectés

Les fenêtres de protection en verre à l’extrémité de la pièce à main doivent être régulièrement nettoyées pour rester propres afin de bien conduire le faisceau laser sans perte lors de sa traversée. Une fenêtre sale peut occasionner une perte d’efficacité pour le patient et parfois des brulures par répartition non uniforme de l’énergie sur la peau.

Le laser ne doit pas être branché sur des multiprises pour éviter tout risque électrique. L’installation électrique de sécurité doit être dédiée au laser.

Le laser doit fonctionner dans une  fourchette de température externe définie par le constructeur (d’où la présence de climatisation dans les salles des machines). Ne pas respecter les fourchettes indiquées par le constructeur peut conduire à des accidents.

Enfin, certains composants des lasers (lampes d’excitation) doivent être changées tous les 500 000 à  1 000 000 d’impacts car ces consommables s’usent.

Enfin, les lasers produisant énormément de chaleur, ils disposent de ventilateurs surdimensionnés : il convient d’en nettoyer régulièrement les filtres anti-poussière pour permettre un bon refroidissement des machines.

 

 


Pourquoi l’effet du laser d’épilation définitive est moins bon de séance en séance ?

Le laser est attiré par la mélanine du poil. C’est son accumulation dans la racine du poil qui fait monter la température afin de détruire la racine. Dans les premières séances d’épilation laser, le poil initial est gros et foncé : La réaction laser-poil est donc forte et donc l’effet important. Au fur et à mesure des séances, le poil devient plus fin, plus rare et surtout plus clair. La réaction laser-poil est alors moins forte et donc moins efficace et c’est normal. L’efficacité d’une épilation laser est assez comparable à des ricochets d’une pierre sur l’eau : les premiers bonds sont les meilleurs. Les deniers sont tous petits.


Le laser est il efficace sur les poils incarnés ?

OUI, le laser est relativement efficace pour régler les problèmes d’irritations liés aux poils incarnés.  Le laser cible la mélanine noir du poil donc la prise en charge des poils incarnés ne sera possible que sur les poils châtains ou noirs.

A chaque séance laser efficace, le poil repousse plus rare, mais surtout plus fin donc plus souple. EN perdant cette rigidité et dureté, il ne peut plus se piquer dans la peau au moment de la sortie en surface. Il n’y a donc plus de poil incarné possible.

Il faut habituellement deux ou 3 séances pour régler le problème de poils incarnés.


Injections et autres pratiques perforant la peau (alerte ministère de la santé)

Mise en garde du ministère de la santé sur les dangers d’injections illégales

Le recours à des pratiques à visée esthétique telles que le gonflement des lèvres et le comblement des rides se développe et se diversifie. Le Ministère de la santé rappelle que la pratique d’injection à visée esthétique par des esthéticiens et des non professionnels de santé est illégale et que la réalisation d’injection n’est pas dénuée de risque pour la santé.

https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/qualite-des-soins-et-pratiques/securite/securite-des-pratiques-esthetiques/article/injections-et-autres-pratiques-perforant-la-peau

Depuis plusieurs années, le recours à des méthodes de gonflement des lèvres et de comblement des rides se développe et se diversifie, avec l’arrivée de nouvelles technologies telles que le microneedling ou l’injection d’acide hyaluronique.

Suite à plusieurs alertes et à la survenue d’effets indésirables, le Ministère de la santé rappelle que la pratique d’effraction cutanée à visée esthétique par des esthéticiens est illégale (sauf si ces esthéticiens sont également des professionnels de santé ou des tatoueurs pour ce qui concerne les actes de tatouage).

Les injections, et toutes les pratiques portant atteinte à l’intégrité du corps humain, sont légalement et réglementairement réservées à certaines catégories de professionnels. L’article 16-3 du code civil modifié par la loi n°2004-800 du 6 août 2004 – art. 9 dispose qu’il ne peut être porté atteinte à l’intégrité du corps humain « qu’en cas de nécessité médicale pour la personne ou à titre exceptionnel dans l’intérêt thérapeutique d’autrui ». Or, du fait de l’effraction cutanée qu’elle entraine, la pratique d’injection ou perforation de la peau à visée esthétique, y compris par aiguilles fines (microneedling) ou par stylo compresseur, porte atteinte à l’intégrité du corps humain.

Ces restrictions, motivées par l’objectif de réserver un geste technique à des professionnels formés, sont aussi rappelées sur la FAQ de la DGCCRF dédiée aux pratiques esthétiques.

Par ailleurs, de nombreux produits falsifiés circulent. Il convient donc d’être très vigilant comme le rappelle l’ANSM sur son site internet.

Le ministère de la santé rappelle que la réalisation d’injection ou de perforation de la peau n’est pas dénuée de risque pour la santé. Par exemple, un risque d’infection existe en cas de non-respect des règles d’asepsie, de même qu’un risque de nécrose dans le cas d’une injection mal réalisée qui viendrait rompre ou boucher un vaisseau. Des cas d’effets indésirables sérieux ont ainsi pu être observés au décours d’actes à visée esthétique réalisés par des personnes non autorisées.